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"Parce que vous ne pensez pas pareil que nous"


|Selon Yayi Boni en matière de corruption «Aucune nation ne peut donner de leçon à une autre». Pas si sûr que ça !

Publié par La revue2analck sur 22 Juin 2015, 05:40am

Catégories : #Les chroniques 2 la revue

|Selon Yayi Boni  en matière de corruption «Aucune nation ne peut donner de leçon à une autre».  Pas si sûr que ça !

Le refondateur a bien raison de dire qu’en matière de corruption, aucune nation ne saurait s’ériger en donneuse de leçons à l’égard d’une autre.

 

Cela est vrai entre pays africains, où la corruption est malheureusement l’un des fléaux les mieux partagés ; mais cela est également vrai pour les pays développés, à l’égard des pays du sud, qu’ils alimentent à longueur de temps par le procédé des Aides Publiques au Développement.

 

Et c’est là le bémol que je me permettrai de porter à l’endroit des propos du refondateur.

 

Le fait même pour ces pays de financer nos pays, sous quelque forme que ce soit ; les autorise de facto à se permettre un droit de regard _ aussi déplaisant soit-il, pour nous _ sur l’usage qui se fait des fonds qui sont alloués à nos pays.

 

Nul ne saurait contester cette réalité ; et le cas échéant, n’en saurait même pas en défendre la légitimité, car aucun pays, aucune institution aujourd’hui n’accepterait de se passer de son droit de regard, sur les fonds qu’il aurait accepté d’allouer à nos pays, dans le cadre de l’APD.

 

C’est vrai que parfois, l’exercice de ce droit de regard peut se révéler  assez gênant  et même à l’origine d’un véritable scandale financier et politique, quand les fonds alloués à des œuvres sociales dans un pays, ne sont pas au final, consacrés au projet auxquels ils étaient destinés.

 

Et n’en déplaise au refondateur ; cette réalité est plutôt courante dans nos pays que dans les pays donateurs.

 

Ou alors peut-être pas vraiment, parce des scandales financiers _ à mon avis _ sont certainement aussi courants dans les pays du Nord que dans nos pays. Mais une fois révélés ; ils ne sont pas  traités, ni réprimés de la même manière selon que l’on se trouve, dans les pays développés, ou dans nos pays.

 

Et c’est certainement un des facteurs qui différencient et creusent davantage le fossé entre nos deux mondes quant à l’appréhension du phénomène.

 

Car pour être sincère, je crois même que le phénomène est tout aussi et même plus présent dans les pays développés _ exclusion faite des pays scandinaves qui trônent au sommet de tous les classements _  que dans nos pays ; mais les impacts de leurs conséquences sont plus ravageurs pour nos économies instables et en voie de consistance.  

 

3milliards de FCFA, détournés dans un pays comme le Bénin n’a pas la même incidence que lorsque la même somme est détournée en Allemagne où en France.

 

Au Bénin elle impacte sérieusement sur l’amélioration des conditions de vie des populations béninoises ; alors même qu’en Allemagne ou en France, elle causera moins de dégâts et peut – être plus facilement endiguée ; à cause de la relative stabilité de ces économies ; avec en plus, l’avantage par la mise en cause des auteurs du crime, leur incrimination juridique voire leur sanction pénale ; d’apporter une forme de réparation morale  dans l’appréhension du fléau par les populations.

 

Souvent dans nos pays, sur cette forme de réactivité ; il n’en est rien. C’est à peine si les auteurs de telles prévarications ne s’en vantent pas. C’est plutôt leur impunité et parfois même leur promotion professionnelle, qui sanctionne leur forfaiture ; ce qui par conséquence renforce dans l’opinion, la mauvaise impression qui se forge au sujet des dirigeants de nos pays.

 

Et comme souvent c’est le premier d’entre eux, qui en prend pour son grade et qui est tenu pour responsable de tout ce qui se fait sous sa gouvernance. Cela importe peu qu’il soit impliqué ou non, ou qu’il ait été ou non informé, de ce qui se tramait dans son gouvernement ; cela relève de sa responsabilité et comme telle, il est censé en répondre.

 

Le refondateur a beau s’en justifier de toutes les manières, il ne saurait s’en départir.

 

Je suis totalement d’accord pour le reste avec lui lorsqu’il dit  qu’en la matière «Aucune nation ne peut donner de leçon à une autre» ; mais seulement dans les limites et avec les réserves élaborées dans mon propos à ce sujet.

 

Le fameux rapport _ si difficile à trouver _ du FMI sur ce qu’a été et continue d’être le scandale I.C.C. est ahurissant et au-delà de toute compréhension ; quant à la responsabilité des différents acteurs à tous les niveaux _ y compris des souscripteurs _ dans les ravages causés par la nébuleuse affaire.

 

Et comme si cela ne suffisait pas; il se profile un scandale dans le scandale, à en croire les récentes accusations du député Janvier Yahouédéhou, qui révèle _malgré les dénégations, de l'Agent Judiciaire du Trésor en charge du suivi du dossier _ un possible détournement des fonds recoltés aux fins de dédommager les souscripteurs spoliés.

 

Cette passivité forcément coupable des hommes et des institutions, dans l’implantation et l’accomplissement de la scandaleuse forfaiture ne peut que laisser pantois et sans voix.

 

Après quand le refondateur comme sorti de la torpeur de son atonie sur le sujet ; daigne prendre une vraie décision, comme la dissolution de l’Inspection Générale de l’Etat ; il  ne peut qu’être salué, pour le symbolisme de la décision ; même si l’instant d’après ; en béninois averti, on ne peut manquer de se demander et après ?

 

Car au Bénin, la difficulté de la répression du fléau de la corruption, vient aussi de ce qu’il se bruisse dans les milieux bien avertis, que personne, je dis bien personne _ à quelque niveau que se puisse être _  ne saurait prétendre n’avoir pas mis le doigt dans le pot.

 

Si effectivement une telle rumeur s’avérait ; alors tout est dit !  

 

 

 

Al Tricky !

 

 

 

 

 

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