|YAYI BONI – SALEY : A quand le clap de fin ?

Je ne sais s’il faut en rire ou s’en émouvoir ; mais cela paraît assez difficile de se retenir de poser la question qui s’impose en la circonstance.

A quel jeu le refondateur et l’Honorable Saley, s’amusent-ils à jouer ?

De l’He député, il ne fait aucun doute que le rubicond de la défiance avec son électorat et l’opinion est désormais franchi. Car le dernier communiqué émanant de la présidence de la république, et qui revient sur le scénario qu’il a voulu nous vendre de sa « défection » ou devrais-je dire de son ralliement à la majorité présidentielle, aura fini de ruiner le peu de crédit, qu’il était encore possible de lui consentir.

Mais n’oublions pas que nous sommes en politique, et qu’il pourrait s’en remettre, pour peu qu’il y travaille et accepte d’affronter la mauvaise passe, qui se dessine désormais devant lui.

Et peut-être même qu’il pourrait en sortir plus fort et beaucoup moins perdant, que ne laisse deviner le tableau ; il est vrai peu enviable; dont il s’est fait le principal personnage.

« Cependant, nous confirmons qu’aucune quelconque démarche n’a été entreprise auprès d’aucune autorité royale ou politique pour obtenir le ralliement de l’honorable Saley à la Majorité Présidentielle. » … 

« Par conséquent, il ne saurait en aucune manière renoncer ni déroger à ces valeurs qu’il considère comme non négociables, en échange d’un élargissement de sa famille politique. Ainsi, tout ralliement à la Majorité Présidentielle et tout soutien aux actions du Chef de l’Etat requiert une adhésion totale à ces principes vertueux et intangibles, gage de l’amélioration de la gestion des affaires de notre cité commune. »

En substance ;le communiqué de la présidence de la république, non seulement remet en cause sa version des faits, dévoile sa manœuvre de tentative de manipulation de l’opinion ; mais en plus laisse entendre que de son appel de pied à l’endroit du pouvoir ; il ne devrait rien espérer qui soit contraire « aux valeurs cardinales de bonne gouvernance, d’obligation de résultats, de reddition de compte et de lutte implacable contre la corruption et l’impunité. »

A mon avis il y a là, de quoi faire regretter son geste, à l’He Saley ; puisqu’apparemment, il ne changerait en rien, le sort qui pourrait lui être fait. Pis encore, sa démarche de ralliement; pourrait faire l’objet _ au nom de cette subite bonne conscience gouvernementale_ d’une fin de non recevoir.

Mais comme je le disais, nous sommes en politique, une matière ou l’extensibilité des manœuvres est sans aucune commune mesure, avec n’importe quel autre domaine. Et l’apparente inflexibilité subite, dont Yayi Boni voudrait donner la preuve, pourrait parfaitement s’inscrire dans l’une de ses manœuvres, afin de donner ; aussi bien à ses compatriotes, qu’à l’opinion internationale ; le gage de cette nouvelle image et la preuve par les actes ; de son discours sur la bonne gouvernance.

Fort de cette  hypothèse ; dans le cadre stricto sensu de son expression et même s’il pourrait être difficile de l’admettre ; l’Honorable député pourrait faire l’objet d’un exemple sacrificiel qui marquera ce virage.

La seule complexité pour le pouvoir, dans l’hypothèse de la survenance d’un tel scénario, sera de justifier, pourquoi et comment le choix de l’He député se serrait imposé et pas celui ou avec celui de nombres d’illustres personnalités, mêlées aux divers scandales financiers qui pullulent le pouvoir de Yayi Boni, depuis qu’il a accédé à la gestion des affaires en 2006 ?

Et c’est rien de le dire, car de l’affaire CEN –SAD aux méandres du contrat PVI en passant par l’affaire ICC et consorts, pour déboucher sans transition au sulfureux dossier des machines agricoles ; il est vrai que ça n’est pas la pléthore de justiciables, pour servir d’exemple qui manquerait.

Et c’est tout l’embarras analytique, que pose le cas du pouvoir de la refondation, qui donne l’impression de vouloir renverser la table, instaurer de nouvelles donnes, pour se donner les chances d’un nouveau départ; alors même que dans sa démarche, il peine à aller, au bout de tout ce que cela implique, et voudrait se contenter de mimer quelques gestes, qu’il voudrait faire accepter et reconnaître, pour un véritable changement des pratiques.

Seulement qu'ils ne sont admis; que comme des coups d'éclat qui ne font que renforcer, un sentiment d’impartialité et d’injustice, au sein de l’opinion béninoise ; parce qu’ils ne visent en réalité, que ceux qui ne partagent pas avec le pouvoir une même vision de la gestion du pouvoir.    

Libre au pouvoir de la refondation, de vouloir s'acheter une nouvelle image; mais pour réellement mériter tout le sens et l'intérêt que l'exécutif espère qu'on lui accorderait ; cette nouvelle acquisition de prestige ne saurait se faire au détriment de quelque catégorie de justiciables par rapport à d' autres.

Al Tricky !