|Que pense l’opposition depuis la grâce présidentielle de Me AGBO ?

S’il est une chose qui me laisse un peu pantois, sur la vie politique béninoise de ces derniers jours c’est bien le silence un peu trop bruyant de la classe politique au sujet de la grâce présidentielle du président Yayi Boni, à l’endroit de Me Lionel AGBO.

Non pas que je ne comprenne qu’elle ne veuille se faire instrumentaliser ; mais le fond du reproche qui a valu cette peine à Me Lionel AGBO, ne peut rester sans susciter quelque interrogation de la part de nos hommes politiques.

Dans un brillant édito, Titus Folly du quotidien en ligne « 24heures au Bénin »  démontrait comment l’outrecuidant avocat, ancien conseiller technique du refondateur, n’a fait que subir les affres d’une imposture légale, dont lui-même menaçait la presse, du temps où il était porte parole du chantre du changement.

Mais ce serait une sérieuse aberration, que de vouloir  analyser cette affaire sous la seule aune d’un malheureux retour de boomerang.

Diverses hypothèses ont pu fuser dans la presse, pour expliquer cette condamnation, puis la grâce qui s’en est suivi ; et pour dire vrai ; les complications que suppose cette affaire, sont énormes et débordent aussi bien sur la liberté de presse que sur le risque qu’elle laisse planer sur la liberté d’expression, qui sert de fondement à toute démocratie.

Fort de cette évidence, je ne peux que marquer un certain étonnement, plutôt heureux d’ailleurs, que la fronde réactive, face à cette simagrée d’un goût douteux, du pouvoir de la refondation, vienne justement de son camp, en la personne de l’He Azannaï.

Je me réjouirai d’avantage, si en dépit des tâches multiples qui sont les leurs ; l’opposition prenait la peine de s’épancher sur cette situation peu glorieuse pour notre démocratie et qui d’une certaine manière pose les prémisses, d’un précédent jurisprudentiel, qui voudrait ordonner leur liberté à pouvoir critiquer l’action politique du pouvoir.

Qu’on se le tienne pour dit ; dans cette optique, l’opposition béninoise n’aura jamais fait de trop ; bien au contraire.

@LNACK !