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"Parce que vous ne pensez pas pareil que nous"


|Pour que l’Afrique puisse nourrir ses enfants_ par Abdoulaye BIO-TCHANE

Publié par La revue2analck sur 5 Septembre 2011, 10:48am

Catégories : #Les chroniques 2 la revue

 

 

Dans la droite ligne de son offensive médiatique, ABT donne encore de ses nouvelles, à travers cette tribune que la revue2analck vous propose.

 

Occultant; certainement pour des raisons à son avis valables ; le débat sur la loi anticorruption qui secoue actuellement,l’actualité nationale béninoise ; il fait le choix, de faire parler de lui autrement.

 

Le sujet est plus que jamais d’actualité, et d’ordre à la fois humanitaire et continentale. Et même si le Président de la société de conseil ACI, concède qu’aucune de ses propositions, ne constituent  réellement des innovations ; il ne serait pas juste de ne pas reconnaître avec lui, que leur mise en œuvre systémique, dans le cadre d’un projet continental, au nom duquel s’impliqueront, tous les principaux acteurs concernés ; sous la houlette d’un véritable leadership ; reste pour le moins, une insuffisance notable, qui fait défaut à la résolution du fléau de la famine en Afrique.

 

Mais le véritable problème ; sera de convaincre les dirigeants africains, de la nécessité et de l’urgence de la situation, dont il semble qu’ils n’en ont pas pleine conscience.

 

Preuve en est que le sommet africain du 25 Août dernier, devant réunir les acteurs du développement du continent, pour une levée de fonds, n’a eu qu’un succès à demi teinte.

 

En dépit de l’absence de plus de la moitié des états membres, ainsi que de leurs délégations, la somme rassemblée était bien en deçà de ce qu’on pouvait espérer.

 

50millions de dollars.

 

Il aura fallu l’intervention de la Banque Africaine du Développement, pour porter le montant à 350 millions de dollars.

 

 

 

Al Tricky !

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      |Pour que l’Afrique puisse nourrir ses enfants

 

 

 

http://profile.ak.fbcdn.net/hprofile-ak-snc4/188175_101678447444_5885602_n.jpgLe monde est une fois encore interpellé pour éviter une tragédie humaine en Afrique. Plus de 20 millions de personnes sont en danger de mort dans l’est du continent. En 2008, le monde et l’Afrique avaient déjà été secoués par une crise alimentaire – jamais résolue d’ailleurs, puisque, depuis, tous les experts sont unanimes pour dire que les prix des produits alimentaires ne baisseront plus à leur niveau d’avant la crise. De même, il est maintenant avéré que, tous les cinq ou six ans, des sous régions entières seront frappées par des sécheresses ou des inondations. Et si l’aide est nécessaire, elle n’est pas la solution. 

 



 

Malgré des millions d’hectares de terres arables disponibles, un potentiel hydrique incroyable, une main-d’œuvre jeune et abondante et un climat en général favorable, notre production agricole ne suffit pas à nourrir nos populations. L’Afrique importe encore pour 33 milliards de dollars (près de 23 milliards d’euros) par an de produits alimentaires, notamment du blé, du riz et du maïs.

 

Si la tendance reste inchangée, les perspectives iront en empirant. Selon des statistiques récentes, l’Afrique devra, dans les années à venir, nourrir près de 20 millions de personnes supplémentaires par an, soit environ 1 milliard d’habitants en plus à l’horizon 2050. Une véritable révolution agricole s’impose donc et devra reposer sur cinq piliers.

 

1. La réforme foncière.

L’un des maillons essentiels du potentiel agricole de l’Afrique est la terre. La réforme foncière à opérer impose aux 54 Etats africains d’adopter une législation rurale fondée sur le recensement des terres, leur immatriculation, leur sécurisation face aux prédateurs fonciers. Il y a lieu alors d’harmoniser les textes législatifs afférents aux expropriations.

 

2. La modernisation de l’agriculture.

Il faut moderniser ce secteur rapidement en généralisant la motorisation et la mécanisation, en introduisant de meilleures semences vulgarisant l’utilisation des engrais et des intrants, et en facilitant l’accès au crédit rural.

 

3. L’amélioration des infrastructures.

Le mauvais état des équipements coûte chaque année deux points de croissance à l’Afrique. La productivité est réduite de plus de 40 % et les populations ont très peu accès à l’eau, aux transports et à l’énergie. Seuls 10% des ressources énergétiques sont exploitées  en Afrique alors que le potentiel du continent est immense. Les autres énergies renouvelables (la biomasse, la géothermie et l’éolien) restent peu explorées. Pour rattraper son retard et atteindre ses objectifs de développement au cours des dix prochaines années, l’Afrique devra chaque année dépenser 93 milliards de dollars en infrastructures, dont près de la moitié seront électriques.

 

4. L’accroissement des ressources budgétaires.

L’émergence d’une volonté manifeste d’accroître les ressources à allouer à l’agriculture devient peu à peu une réalité et mérite d’être soutenue.

Il faut accroître les allocations budgétaires du secteur agricole pour les porter des 5% actuels aux 10% décidés depuis 2004 par les chefs d’état de l’Union africaine, à Maputo.

 

5. La mutualisation des efforts.

Tout ce qui précède sera réalisé plus efficacement et à moindre coût si cela est fait dans le cadre plus intégré, au sein duquel les Etats unissent leurs efforts et leurs ressources. Le développement des infrastructures, de la recherche agronomique et les réformes sont plus facilement réalisables à l’échelle d’une sous région ou du continent.

 

Evidement, rien de tout cela;

n’est nouveau, irréalisable ou utopique. Ces pistes sont, au moins pour partie, régulièrement évoquées dans les discours des dirigeants africains et recommandés par les experts. Mais nous avons pour cela besoin d’un vrai leadership. Il faut que nous ayons le courage de nous libérer des arbitrages de court terme et des contraintes électoralistes pour avancer résolument vers la fin de cette tragédie. 

L’Afrique, les Etats africains, les citoyens africains sont face à leur destin. Ils doivent l’assumer pour que, au moment où  nous célébrons l’an un de ce nouveau cinquantenaire, le continent commence enfin à nourrir ses populations.

 

 

 

 

Tribune d’Abdoulaye BIO – TCHANE, publiée par Jeune Afrique ; dans sa parution n°2643, actuellement en kiosque.

 

 

 

 

 lr2@


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