|Oh mon beau pays béninois que t’arrive-t-il ?

Il y a comme un air de déjà vu, qui plane actuellement sur le pays béninois ; où il n’est pas très beau ni très saint de s’y frotter.

Par ces temps maussades et  moroses aux airs militaro dictatoriaux qui y règnent ; il ne fait pas bon de se retrouver, pour quelque raison que ce soit, dans le front qui peste et rumine _ fut-il à bon droit_ contre le pouvoir ; et ça n’est certainement pas Me Lionel AGBO, qui dirait le contraire.

Suite à une conférence de presse, au cours de laquelle, il se serait montré peu amène avec le pouvoir de la refondation, cet ancien baron du pouvoir de Yayi Boni ; se serait vu demander des comptes et pas qu’un peu ; il aurait été convoqué ce matin à 7h, pour répondre de ses dires.

Pour ma part ; ça n’est pas tant le fait qu’un ancien collaborateur revienne sur ses engagements, pour accuser le pouvoir auquel il aurait collaboré en tant que porte parole, qui m’interpelle.

Pas plus que le bon sens et la justesse des propos dont on voudrait lui faire le reproche, pour le seul fait que cela insupporte le pouvoir, qu’ils soient relayés par un de ses anciens membres.

Non ! En vérité ce qui m’interpelle, c’est qu’à chaque fois qu’il s’agit de sauver ses miches, pour sévir et s’imposer par la force ; la disponibilité, et la rapidité de la procédure engagée par le pouvoir, ne souffre d’aucune lenteur ni d’aucune faille. Elle se révèle pour la plupart du temps d’une implacabilité à nulle autre pareille.

Et pourtant des procédures toutes aussi importantes les unes que les autres, perdurent à longueur dans le circuit juridictionnel, sans pour autant que le pouvoir en place s’inquiète pour leur bon déroulement.

Mais quand il s’agit de mettre en place les voies et moyens pour mettre fin _y compris arbitrairement_ à d’éventuelles critiques _ mêmes justifiées _ prononcées à son endroit ; alors là ; l’ébranlement de la machine à broyer, se montre subitement d’une efficacité redoutable.

Et dans cette optique, pour être efficace l’ORTB ne s’est pas faite prier ; pour éradiquer la concurrence qui en plus de lui ravir l’audience, s’adonnerait à une critique en règle du régime en place ; qui avait déjà suscité le courroux présidentiel, lors d’une mémorable émission « A cœur ouvert… », le 1^er Août dernier.

Pour les détails, je passerai mon tour parce que ne maîtrisant pas toutes les arcanes de l’affaire, je ne saurais y compromettre ma crédibilité.

Pour les faits, il ne fait aucun doute que les propos tenus par les journalistes de Canal 3, font mal ; très mal même et seraient péniblement vécus du côté de la marina.

Mais est –ce –pour autant qu’il faille interrompre la diffusion de la chaîne ?

Je ne le crois pas, dans la mesure où l’arsenal juridique, permet à quidam qui s’en trouverait de quelque manière pénalisé, de réclamer des comptes à tout auteur de propos répréhensibles, à son égard.

Pour les faits disais-je, et toujours en passant mon tour pour les détails relatifs aux relations d’affaires entre Canal 3 et ORTB ; cet épisode peu glorieux de la liberté de presse au Bénin, nous aura révélé les difficultés de l’ORTB, à payer ses salariés.

Quelqu’un ne nous aurait-il pas dit, il n’y a pas si longtemps de cela, que le Bénin ne serait pas sujet à un problème de liquidité ?

Al Tricky !