|L’Aff. CAHUZAC, au regard de l’exemple béninois

Du scandale qui secoue la vie politique hexagonale de ses derniers jours, il n’y a qu’un aspect particulier des conséquences qui s’en ont suivi, qui retient mon attention.

Cet aspect relève de la réponse et de la réactivité apportée par le pouvoir exécutif et le monde politique français, dès lors que le scandale a éclaté ; versant dans l’opinion, tous les relents nauséabonds de la faute qui en est à l’origine ; du conflit d’intérêt qui en a aggravé l’appréciation ; et c’est sans compter la personne de son auteur, jeté en pâture.

Passées les différentes indignations ; les condamnations et la démission du ministre concerné, l’exécutif à essayé de donner le change, en prenant des initiatives sur le terrain légal.

Mais face à la gravité de la situation quant à la crédibilité du monde politique ; face à la déliquescence dans l’opinion de la chose politique ; et ce ; avant même que l’exécutif ne prennent des dispositions pour proposer une prochaine loi consacrée à la moralisation de la vie politique ; il se fait que des personnalités politiques aussi bien dans le gouvernement, que dans l’opposition, se sont permis de faire le geste de dévoiler publiquement et d’eux-mêmes, leur patrimoine.

Voilà pour moi, l’exemple politique qui aura marqué tout le scandale auquel je faisais allusion en début de mon propos.

Il n’est pas dit que ce soit là ; la solution idoine à la question qui se pose pour le monde politique français. Mais il est évident, qu’il traduit  la preuve qu’il a pleinement conscience, de la gravité de la situation et voudrait faire un geste, à l’attention des électeurs outrés.

Je ne suis pas particulièrement intéressé par la nature des biens que possèdent nos dirigeants ; tant qu’ils se contentent d’assurer  correctement leur fonction, sans porter préjudice ni à l’image ou à l’honorabilité de la  fonction.

En effet ce « capital » est le gage de la confiance que le peuple place dans les personnalités qu’il a choisi pour le diriger ou le représenter. Et dès lors qu’il est ruiné, c’est tout l’édifice qui s’ébranle.

Sauf que par çi delà les dirigeants politiques; la réponse apportée à une telle situation ; est loin d’être la même. En France l'opinion a déjà une idée de la réponse que le pouvoir compte apporter au problème.

Au Bénin, nous continuons à tatillonner avec les lois et les bonnes pratiques ; faisons le dos rond en attendant une prochaine accalmie et laissons le choix aux institutions républicaines concernées de sévir, les outrecuidants, qui ont osés dévoiler la vérité.

Et pourtant il y aurait tant de choses blâmables et mêmes répréhensibles dont n’arrivent plus à se passer nos dirigeants ; tellement les mauvaises habitudes ont-elles perdurées, qu’on a fini par les considérer comme la norme.

Tenez par exemple cette ministre qui en plus de ses responsabilités ministérielles était également la dirigeante d’une des rares sociétés, qui ont en charge l’exploitation du coton au Bénin.

Le grand public n’a été au courant d’un tel exemple notoire de conflit d’intérêts, qu’à l’occasion d’un autre scandale qui a opposé l’état béninois, avec l’homme d’affaire Talon.

S’en étions nous offusqués ? A peine !   Et pourtant on aurait dû.

Et lorsqu’un certain magistrat de la république _ et pas des moindres_ se permet de louer son appartement à l’étranger ; au délégué d’une représentation béninoise qui y est en poste, pour le compte du Bénin ; n’y a – t – il pas là ; un comportement sujet à un conflit d’intérêts ?

Bien entendu !  Et qui s’en est indigné ? Personne !

Et c’est exactement là où je voulais en venir, c’est que les comportements du genre ; parfaitement indignes et répréhensibles sont devenus tellement courants, qu’ils ne choquent plus et en viennent même, à être considérés comme, tout ce qu’il y a de plus normal.

C’est pour cette raison, que ces postures indignes de nos politiques ; leurs agissements indélicats et les scandales financiers dans lesquels ils sont parfois impliqués, y compris au sommet de l’Etat ; laissant complètement de marbre l’exécutif, au grand dam d’une population désabusée, qui s’enfle de fureur et de frustration ; mais qui apparemment finit toujours par se dégonfler ; ne cessent de se multiplier.

Une population fatiguée, ruinée et écœurée; mais définitivement résignée.

@LNACK !