|Gambie: Yahya JAMMEH réélu selon son propre mode de scrutin

C’est en parcourant la première page du journal satirique français qui paraît le mercredi, que je suis tombé sur la nouvelle.

Et sur le coup j’en suis resté bouche bée !

Mes esprits repris, je me suis dis que peut – être, « le canard enchaîné » _ c’est de lui qu’il s’agit_ avait voulu peut-être agrémenté l’information avec l’humour salace qui le caractérise.

Aussi ai-je décidé de me renseigner un tant soit peu sur ce que relatait le colonnes du  journal satirique qui paraît en milieu de semaine ; avant même de relayer l’info au travers de ma chronique.

Eh bien figurez-vous, que le canard enchaîné, n’avait rien extrapolé dans son article sur le dictateur Gambien Yahya JAMMEH et la manière assez particulière du mode de scrutin, qui l’aura permis le 25 novembre dernier de se faire réélire pour une quatrième fois à la tête de son pays.

En réalité; après s’être affublé divers titres, qui vont du doctorat à l’expertise en différentes matières ; l’ancien garde du corps puschiste; guérisseur auto proclamé du sida ; aura créer un système de vote, pour le moins spécial et comme l’exprimera le responsable des opérations électorales, « très original »

Et selon, Sambousang Njie ; l’originalité du scrutin tient essentiellement à la non utilisation de bulletin encore moins d’urne, durant le vote. A la place ; les officiels gambiens vont mettre des bidons de vote et une bille.

Si  si   si ; parfaitement vous avez bien lu un bidon et une bille, ont fait office de bulletin de vote et d’urne pour le scrutin qui a contribué à la dernière réélection de Yahya JAMMEH.

Voici ce qui a été rapporté à l’AFP et dont le journal satirique français, faisait échos dans ses colonnes dans sa dernière parution :

« Trois bidons de couleurs différentes, équipés d'un tube dans laquelle est introduite la bille, sont installés dans les 1.301 bureaux de vote du pays, un pour chaque candidat, le président sortant Yahya Jammeh, assuré d'être réélu, et ses deux opposants, Ousaino Darboe  et Hamat Bah.

Bidon vert pour Jammeh, jaune pour Darboe et bleu ciel pour Bah. Sur chacune de ces urnes particulières, une photo du candidat et son emblème.

Une bille est donnée à l'électeur qui se présente pour accomplir son devoir électoral dans un espace clos où se trouvent les trois bidons.

Il met la bille dans celui de son choix et, pour éviter qu'il ne vote plusieurs fois, une sonnette de bicyclette placée en bas du tube sonne au passage de la bille qui tombe au fond du bidon recouvert de sable.

Et afin qu'on ne puisse confondre les bruits, les bicyclettes sont interdites dans un rayon de 500 mètres autour du lieu de vote..»

Epoustouflant n’est –ce – pas ?

Tellement époustouflant que même la CEDEAO, reconnue parfois pour son laxisme envers ses membres, n’a pas osé prendre le risque de se porter garante ni de la bonne organisation encore moins de la bonne tenue du scrutin.

En fait, les raisons de ce revirement de la plus importante organisation politique ouest africaine, se trouvent dans les lignes du rapport réalisé par la mission d’information et du système d’alerte précoce ; qui parle :

« D’intimidation, d’un niveau inacceptable de contrôle des médias électroniques par le parti au pouvoir, d’un manque de neutralité de la part de l’Etat et de ses démembrements et d’un électorat apeuré par la répression et l’intimidation »

Et pour parfaire le tableau, Yahya JAMMEH a une opinion tranchée du rôle de  l’information et de la liberté de presse dans son pays :

En définitive, la plus belle invention du président gambien, aura été après avoir trouvé le remède traditionnel au sida [] ; de créer un nouveau mode de vote ; pour une démocratie à sa manière.

 Al Tricky !