|Eloge de la liberté d’expression au Bénin

Les feuilletons juridico-politiques qui se jouent au Bénin actuellement et qui portent en eux, les germes d’une volonté à peine voilée du pouvoir en place, à porter atteinte à la liberté d’expression, commencent vraiment par m’intriguer au fur et à mesure, qu’ils évoluent.

Et même si les cas d’espèces, qui permettent la mise en exergue du sujet ne me laissent pas indifférents ; bien au contraire ; je ne veux pas, pour autant m’y limiter, de manière exclusive ; et préfère m’atteler à aborder le sujet, tel q'uil me prend à imaginer, qu’il devrait l’être ; c’est –à-dire comme une fondation du système démocratique.

Et en tant que telle ; toute forme de mesure, aussi infirme soit-elle ; qui voudrait en limiter l’exercice, de quelque manière que ce soit, ne ferait que porter atteinte à l’ensemble de l’édifice démocratique tout entier.

Une liberté d’expression intégrale, est le meilleur moyen d’éviter que par peur d’éventuelles mesures de rétorsions, les populations ne se privent de dénoncer toutes les failles qui ruineraient la démocratie.

Une liberté d’expression intégrale, est le  gage indéfectible de la défense de la démocratie, partout où elle mériterait de l’être.

Une liberté d’expression intégrale, est un véritable moyen pour les populations de participer au débat politique dans la cité.

Une liberté d’expression intégrale, c’est la caution nécessaire d’une responsabilisation du citoyen dans le débat démocratique ; puisqu’il pourrait être tenu pour responsable, de ses propos et même éventuellement ; subir les rigueurs de la loi, dans l’hypothèse où il se serait laissé aller à une quelconque légèreté.

La liberté d’expression par principe se suffit à elle-même.

Nul besoin de chercher de quelque manière à lui adjoindre des artifices, qui n’ont finalement pour but, que de la contraindre, de la restreindre ou de la limiter.

Il est vrai que parfois, quelques âmes, fortement enhardies pas ses ivresses libertaires, s’oublient au point de se méprendre sur l’exigence de sérieux que cet excès de liberté suppose et impose, à tous ceux qui sont appelés à en faire usage.

Qu’elles puissent le cas échéant en payer le prix ; se conçoit aisément et ne souffre d’aucune volonté rétive, qui ne serait de toute façon, que malvenue.

Mais chercher à brider la liberté d’expression ; pour espérer éviter, qu’on en fasse un usage restreint ou sous controle, revient justement à limiter le droit des citoyens à pouvoir exercer cette liberté dans son intégralité.

Or la démocratie pour vivre et prospérer a besoin que dans le champ politique, les choses, que toutes les choses puissent être dites; les bonnes comme les mauvaises ; les convenables comme les inconvenantes ; les gênantes comme les réjouissantes ; les choquantes comme les moins choquantes ; le tout sans la moindre appréhension, sur le sort qui pourrait être fait à leurs potentiels auteurs.

En effet, la subsistance d’une telle possibilité, constitue en elle –même, une entrave à cette liberté d’expression.

C’est ainsi que devrait-être conçue la liberté d’expression et tant pis si quelque fois, il faille ce faisant, en payer quelque prix.

Al Tricky !