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"Parce que vous ne pensez pas pareil que nous"


Arifari BAKO à propos de la polémique autour de Cps Lépi

Publié par La revue2analck sur 10 Février 2011, 10:07am

Catégories : #“Les niouzes”des Présidentielles 2011

 

 

Arifari BAKO à propos de la polémique autour de Cps Lépi : « Nous ne pouvons pas enrôler les personnes non recensées à la première phase »

 

 

Le Superviseur général de la Commission politique de supervision (CPS/Lépi), Arifari Bako a réagi hier sur les diverses critiques qui pèsent actuellement sur le processus de réalisation de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi). On retient de ses propos que les citoyens qui se sont inscrits dans les cahiers sans être préalablement recensés au cours de l’opération de recensement porte à porte ne pourront pas exercer leur droit de vote pour les prochaines consultations électorales. Aussi, retient-on des clarifications qu’il a faites, que le chiffre de 1.390.544 pétitionnaires laissés en rade paraît faux. Pour la réussite de l’opération, le superviseur général envisage d’ores et déjà un report de la date de livraison de la liste électorale permanente informatisée définitive. Toute chose qu’il entend faire de concert avec les autres acteurs du processus. Lire l’intégralité de ses déclarations.

 

 

Télévision Nationale : Il y a beaucoup de critiques qui se font actuellement sur le processus de réalisation de la Lépi. On raconte qu’il y a trop de cafouillages autour de l’opération. Qu’en dites-vous ?

 

Arifari Bako : Il y a un certain nombre de discrédits, un certain nombre d’informations sur le processus. Je voudrais d’abord faire remarquer que lorsque vous parlez tellement de cafouillages ou de superlatif pour qualifier tout ça, je pense qu’il faudrait peut-être apprécier les choses à leur juste valeur.

 

Mais Monsieur Arifari Bako, vous nous devez des explications.

 

C’est vrai que nous vous devons des explications. Mais je crois que quand les gens n’ont pas les informations qu’il faut, ils disent des choses qui sont parfois un peu exagérées. Mais je dois dire quelle que soit l’ampleur des explications, nous essayons toujours de donner des explications pour nous faire mieux comprendre. A l’étape actuelle, nous sommes à la phase de l’affichage des listes électorales informatisées provisoires.

Nous avons commencé en janvier et nous sommes aujourd’hui dans la dernière aire opérationnelle. Il est prévu que cette opération se poursuive au-delà des délais légaux. Sur une population de 5.768. 182 personnes régulièrement recensée, nous avons enrôlé 4.377. 638. Il reste donc 1.390.544 pétitionnaires à enrôler. C’était à la date du 27 janvier 2011. Au total, il y a eu évolution puisqu’on a commencé l’opération de ratissage pour permettre d’enrôler ceux qui ont été laissés étant donné que nous avons un souci de transparence.

 

 

On parle de 1.300.000 personnes environs laissées en rade. Dans l’opération de ratissage, combien avez-vous pu enregistrer au jour d’aujourd’hui ?

 

 

Je voudrais tout d’abord faire remarquer que dans chaque arrondissement, nous avons mis des cahiers registre et nous avons demandé aux pétitionnaires, les 1.390.544 qui n’auraient pas vu leur nom de s’y inscrire. Je dois préciser que c’est une opération totalement volontaire.

 On y oblige quelque citoyen que ce soit à se faire enrôler. Cela veut dire que se déplace vers les centres d’enregistrements, qui veut. Ceci étant, les pétitionnaires, détenteurs de récépissé de recensement qui se sont inscrits dans les cahiers-registres sur les 1.390.544, font 81.056. Je dois préciser que parmi les 1.390.544 laissés en rade, il y a aussi des pétitionnaires qui se sont inscrits plus d’une fois. On y compte également des citoyens qui se sont inscrits mais qui ne vivent pas sur le territoire national. Nous avons par exemple vu des citoyens détenteurs de plusieurs centaines de récépissés.

 Le cas le plus frappant, c’est celui d’un pétitionnaire qui a, à lui seul, 367 récépissés. Ces différents cas sont parmi les 1.390.544. Je voudrais donc qu’on retienne que ceux qui se sont régulièrement inscrits dans les cahiers sont ceux qui ont réellement été laissés en rade. Ne peuvent être enregistrés que ceux qui se sont fait recenser.

Lorsque vous vous êtes fait enregistrer dans un arrondissement donné, vous êtes enregistrés dans cet arrondissement. Personne n’est dont écarté. Nous avons dit que toutes les personnes concernées par cette situation n’ont qu’à aller là où ils se sont fait recenser pour se faire enregistrer.

 

 

Qu’est ce qu’il y a lieu de faire pour ceux qui ne retrouvent par leur nom sur les listes affichées dans les arrondissements?

 

Effectivement, il faut peut-être expliquer un certain nombre de choses. Lorsque nous avons commencé cette opération, il est dit que lorsque vous vous êtes fait enregistrer et qu’à l’affichage, vous ne trouvez pas notre nom, vous avez la possibilité de remplir des fiches de réclamation en inscription.

 C’est-à-dire que vous vous êtes fait enrôler et à l’affichage, vous n’avez pas retrouvé votre nom, vous avez réclamé et puis il y a encore des erreurs. La loi a dit qu’après affichage de la liste provisoire, que la Lépi ne sera effective qu’après l’intégration des corrections. La loi a prévu déplacer tous les électeurs dans les centres de collectes de vote. Jamais dans les élections au Bénin nous n’avons créé des centres de vote.

Donc la loi a dit que tous les électeurs doivent être classés dans les centres de vote. Alors lorsque vous vous faites recenser dans un centre de collecte, le nombre de centre de vote est supérieur au nombre de centre de collecte. De plus, vous pouvez être réparti dans plusieurs endroits. Mais cela crée des désagréments si bien que nous avons été interpelés par plusieurs personnes. Ce qui nous a conduits à prendre un certain nombre de dispositions pour corriger la chose.

Lorsque vous prenez quelqu’un qui s’est fait enregistrer dans un bureau d’un centre de collecte et qui ne retrouve pas son nom à l’affichage, nous avons décidé qu’au moment de la distribution de la carte d’électeur tel que la loi le prévoit, toutes les personnes qui se sont fait enregistrer dans un centre de collecte de données doivent se retourner dans ce centre. Et concernant les cartes d’électeur, on leur remettra une fiche où ils indiqueront leur bureau de vote et leur centre de vote. Nous avons des démembrements avec lesquels nous allons organiser des séances de formations avant cette période.

 

Nous sommes actuellement à quelques jours du démarrage des élections et jusqu’à ce jour les cartes ne sont pas encore délivrées. Pensez-vous que vous respecterez ce délai ?

 

Vous avez raison d’évoquer cette inquiétude. En ce qui concerne d’abord le délai d’affichage, de distribution de la carte d’électeur et après les 15 jours, s’il reste encore des cartes à distribuer, la Cena peut organiser. Lorsque vous prenez les dispositions légales comme notre décision par rapport à la notion d’avancement de mettre la Lépi à disposition du peuple à la date du 15 février, nous avons reçu des formations politiques comme l’Union fait la Nation, le collectif des organisations de la société civile et même à plusieurs reprises la Cena qui vient d’être installée.

Tous ont exprimé des inquiétudes. Nous avons entendu qu’il y a beaucoup qui ont leur récépissé et qui n’ont pas été enregistrés et nous avons lancé le ratissage. A Porto-Novo, il y a 19.000 personnes environs et nous avons pu procéder au ratissage de plus de 12.000 personnes. Et à Cotonou où les populations sont à 14.000, nous avons pu enregistrer au ratissage 13.000 et plus. Mais il reste d’autres personnes dont les inquiétudes soulevées par les uns et les autres nous ont poussés à décider d’une manière ou d’une autre à accorder des jours supplémentaires à un certain nombre de localités.

Il s’est fait que certains pétitionnaires étaient encore dans les centres jusqu’à la date butoir. Et par rapport à cela, nous avons aussi pris des dispositions. C’est donc là qu’on a décidé d’accorder 48 heures d’enregistrement supplémentaire pour un certain nombre de pétitionnaires.

Au plus tard samedi dimanche, ces zones vont aussi finir pour nous permettre de décharger les kits afin de l’insérer dans notre calendrier. A la suite de cela, nous allons suivre les autorités qui ont déjà eu une expérience en matière électorale avec qui nous analyserons les situations pour voir les dispositions à prendre.

 

 

Alors il y a encore d’autres phases dont celle du dédoublonnage. Pensez-vous pouvoir être dans les délais ?

 

 

Il y a beaucoup d’opération qui se déroulent simultanément. Le dédoublonnage a commencé parce que c’est un processus qui a été engagé et qui est pratiquement terminé. Après l’affichage de la liste provisoire, s’il y a des personnes à radier, on les extrait ou on les enlève et il y aura la liste des doublons qui sera considérée. Il y a beaucoup d’opérations qui se déroulent simultanément. Par exemple le dédoublonnage.

C’est une opération qui a déjà démarré. Il y a la prise des empreintes, cette opération est largement terminée. Parce qu’après l’affichage de la liste provisoire, il y a des personnes à radier ou des éléments à ajouter. Enfin, (les informaticiens ont leur jargon) les doublons, on les extrait, on les enlève. Et on a la liste nationale des doublons, c’est le fichier national qui sera dédoublonné. Donc, cette opération est largement en cours.

On va compléter maintenant avec la comparaison avec les photos etc. Les équipes sont déjà en place et les travaux ont démarré. Pour ce qui est de la production de la carte d’électeur, nous avons pris nos dispositions, les équipements sont déjà là, les spécimens de la carte d’électeur donc les éléments sont prêts, les équipements sont là et dès qu’on aura fini avec ce dont on dispose aujourd’hui comme équipements, nous attendons à la fin de l’opération environ 80.000 électeurs. Avec cela, les équipements dont on dispose, la production des cartes d’électeurs prendra à peine trois (03) jours.

 

 

Dans le cas où vous ne parviendrez pas à être prêt, est-ce que vous avez un plan B ?

 

 

Un plan B ne s’annonce pas, c’est un plan d’urgence. A partir de ce moment, vous permettrez que je n’en fasse pas cas.

 

 

Un dernier mot à l’endroit des Béninois ?

 

 

Je voudrais demander à mes compatriotes d’avoir toujours la patience et un minimum d’indulgence. Nous sommes engagés dans un processus qui se réalise pour la première fois dans notre pays, une opération très complexe. Je voudrais que les uns et les autres comprennent que les 1.390.544 non enregistrés, c’est la Mirena et la Cps-Lepi qui ont produit un rapport confidentiel adressé aux différentes formations politiques, que ce chiffre comporte les doubles emplois, les fictifs et ceux qui ne vivent pas sur le territoire béninois.

Et qu’il faut retenir que de ce chiffre, 181.056 se sont inscrits dans les registres et qu’une opération de ratissage à l’échelle nationale est engagé pour les enregistrer jusqu’au 13 février aire opérationnelle par aire opérationnelle. Nous avons fini l’Ouémé-Plateau, dans l’Atlantique-Littoral, suite à un certain nombre de plaintes, il y aura une prorogation de 48 heures pour un certain nombre d’endroits.

Les opérations se poursuivent maintenant dans le Zou-Collines, Borgou-Alibori et Atacora-Donga. Et donc, ceux qui n’auront pas pu se faire enregistrer et qui sont détenteurs d’un récépissé de recensement porte-à-porte peuvent le faire. Mais je voudrais aussi ajouter ceci. Il y en a qui se sont enregistrés dans les cahiers mais qui n’ont pas fait le recensement porte-à-porte. Pour ces personnes, il ne sert absolument à rien de dire des choses impossibles.

 Nous ne pouvons pas les enregistrer, nous ne pouvons pas enregistrer toutes les personnes non enregistrées au risque de violer la loi. L’article 26 de la loi 2009-10 du 13 mai 2009 est clair. « Ne peuvent être enregistrés que ceux qui ont fait l’objet de recensement lors du recensement porte-à-porte ». Donc, prendre en compte ceux-là qui sont inscrits dans les cahiers et qui sont autour de 283.000. (Et si on enlève les indéterminés, on tourne autour de 260.000), alors, ceux là, il faut les mettre en rapport avec ceux qui ont été recensés lors du recensement porte-à-porte.

Nous en avons recensé dans ce pays 6.708.000 personnes de huit ans et plus. De ceux qui ne se sont pas fait recenser, nous avons autour de 260.000 qui se sont inscrits dans les cahiers. Maintenant, encore une deuxième fois, il faut retourner dans leur ménage individuellement chacun, les recenser, venir saisir les données, charger les kits, aller les enregistrer, aller afficher pendant quinze jours.

De grâce, faites vous-même la comparaison entre 6.708.000 recensés et 260.000 non recensés. Quand vous faites le rapport, je pense que nous devons prendre des dispositions complémentaires. Je dois dire que nous voyons venir ce problème de non recensés. Et c’est pour ça qu’au moment de l’étude de la loi portant règles générales des élections au Bénin, nous avons sollicité les différentes formations politiques à travers leurs groupes parlementaires pour organiser une concertation en prévision de ce qui s’est passé.

 Et entre autres points, nous avons dit de mettre dans les dispositions transitoires un article qui permettra de recenser les non enregistrés parce que sans une loi, on ne peut pas les enregistrer. Malheureusement, ça n’a pas été fait.

 

 

Votre calendrier est réaménagé donc la liste sera prête avec un délai supplémentaire de deux jours. Faudra t-il prolonger également de 48 heures la fin de votre mission ?

 

 

Cela fera l’objet d’une décision avec la Cena et peut-être la Cour constitutionnelle. Nous avons écouté l’Union fait la Nation, nous avons écouté les centrales syndicales, nous avons écouté la Cena elle-même à un moment donné. Donc, il est tout à fait normal qu’il faudrait qu’on se retrouve pour apprécier la situation ensemble avant que la campagne ne soit lancée. Et s’il y a des décisions à prendre, il va falloir en informer les autorités.

 

 

 


Propos transcrits par la rédaction de L’Evénement Précis dans sa parution du 10/02/2011

 

 

 


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