|Révision de la loi fondamentale béninoise : faudrait-il vraiment prendre le risque ?

«Une action peut être dans la ligne de la légalité la plus pure et se révéler parfaitement illégitime. La légitimité, c’est la conformité à la conscience du moment».

Cette phrase n’est pas de moi mais du prédécesseur de Théodore HOLO à la présidence de la Cour Constitutionnelle.

Soit dit : Me Robert Dossou lui-même.

Alors peu importe le talent oratoire ou la dextérité linguistique du plus savant expert béninois en droit constitutionnel ; ou de quelque autre  spécialiste voire politicien hors pair ; ce dont il s’agit n’est plus pour ma part, de savoir ce qu’il y a lieu de modifier ou non dans la constitution.

Ce dont il est question, n’est pas non plus de déterminer l’incidence que pourrait avoir cette révision sur la nature de notre république.

Ce qui est en jeu ici est de déterminer quel intérêt, le pouvoir de la refondation aurait à tirer de cette révision, pour la vouloir avec autant d’ardeur.

Or à moins d’être doué des mêmes dons que dame soleil ; il serait superflu de prétendre en savoir quelque chose.

La tendance il est vrai, se laisse aller à penser, que le refondateur pourrait y tirer quelque virginité, pouvant lui permettre de prétendre à un nouveau mandat.

C’est du moins la suspicion majeure dont souffrirait, l’initiative gouvernementale de procéder à la révision de la loi fondamentale.

Et le comble c’est qu’il paraît désormais évident, que certains partisans du pouvoir de la refondation, donc par conséquent de ce projet de révision ; et même si c’est à mots voilés ou au travers de formules  sibyllines ; ne cachent plus leur doute et leur crainte à ce sujet.

C’est dire donc, qu’en plus de ceux qui affirment leur opposition à cette révision, il y en aurait, qui sans s’y opposer vraiment, auraient tout de même, quelque doute, quant à l’intérêt final que pourrait en tirer  le refondateur.

Alors si l’incidence du doute est si ancré au sein des esprits, pourquoi vouloir prendre le risque de s’y frotter ?

Le sens de la témérité ou le goût du risque ?

Un risque avant d’être pris, se doit d’être apprécié, mesuré et calculé.

Surtout quand au bout du risque, il n’est plus question de nos insignifiantes vies individuelles; mais du sort de millions d’âmes.

Et mieux, lorsqu’au bout du risque, c’est la stabilité et la paix d’une nation qui se joue.

Alors je nous le demande chers concitoyens, sommes-nous prêts à le prendre ce risque ?

Al Tricky !