|Incarner l’opposition est primordiale pour la démocratie.

Je ne le dirais jamais assez ; n’en déplaise aux Hes, d’hier ou d’aujourd’hui qui claironnent à travers les réseaux sociaux ; qu’il faille se taire, ou du moins réserver la critique et l’analyse politique aux seuls spécialistes du genre ; l’existence d’une opposition, relève d’un paramètre indissociable à la crédibilité de la démocratie béninoise.

Je suis d’accord qu’il n’est pas aisé dans nos pays, de pouvoir assumer en toute quiétude ce rôle ; tout comme je suis également conscient que la seule perspective, de se retrouver en face du pouvoir ; est inconcevable voire difficile à envisager, pour nombre de partis politiques.

Mais il n’empêche que l’honorabilité et le mérite que l’on pourrait en tirer va bien au-delà de la crainte qu’elle suscite.

Et si l’Alliance pour un Bénin Triomphant et bien d’autres partis regroupés, au sein de l’Union fait la Nation, peuvent s’en arguer et s’en enorgueillir ; ça n’est nullement galvaudé ; et pour cause ; durant les dix années du règne du changement et de la refondation, de leur propre chef ou contraints, ils ont dû assumer ce rôle.

C’est cette dialectique des idées politiques, qui permet aux populations d’apprécier les propositions du pouvoir ; à l’aune des critiques qu’en fait l’opposition.

Et c’est pour cela que je ne partage pas vraiment la position du nouveau président, qui ne serait pas contre tous les ralliements, surtout de dernières heures ; qui s’annoncent à son endroit.

Mais en même temps il est parfaitement dans son rôle de père de la nation et de rassembleur, qu’il est normal, voire légitime ; qui plus est lui revient, depuis son estrade présidentiel ; d’incarner.

Sauf qu’il est parfaitement de mon droit _ même s’il compte pour peanuts _ d’objecter sur le fait qu’il n’est pas forcément utile ; que tout le monde regarde dans la même direction. Car le moindre dérapage peut être dramatique pour tout le monde.

Or la perspective d’une confrontation ; même si elle n’est pas forcément toujours plaisante ; à le mérite de révéler à temps, les impairs.

Libre à qui de droit, d’en tenir  ou non compte ; mais il ne pourra pas ensuite dire ; n’en avoir pas été prévenu.

Je peux comprendre la principale motivation qui pousse la plupart des partis politiques à vouloir s’allier au pouvoir ; mais ça n’est pas sans une certaine peine, face à leur difficulté à appréhender la logique qui implique en démocratie ; la nécessité de la survivance d’une opposition digne du nom.

Je trouve en effet qu’on ne peut pas se revendiquer d’une démocratie ; alors même qu’on se défilerait devant les paramètres qui en constituent le fondement.

La réforme du système partisan, si cher à PIK lors de son passage dans « moi président » serait de nature à entamer la question ; mais encore faudrait-il qu’elle figure au registre des réformes que le nouveau président entend initier.

Mais en attendant ; c’est aux partis politiques d’en avoir conscience et de décider de jouer ce rôle. Et si je dois le préciser ; c’est parce que  naturellement, cette contribution à la démocratie béninoise, revient à la FCBE, dont 7 membres auraient déjà pris la clé des champs ; pour atterrir    là où pendant ces dix dernières années, ils ont eu l’occasion d’incarner le pouvoir.

Il y a fatalement quelque chose de captivant et de fascinant dans le pouvoir, j’en conviens ; mais tout de même…

Al Tricky !