|Bientôt TALON n’aura plus le dos assez large, pour porter tous ses soutiens

Plus rien ni personne ne semble plus résister à la supposée frénésie que suscite la prochaine candidature de Patrice TALON à la présidentielle de 2016.

Rien de plus normal ! Enfin si l’on peut ainsi parler car en réalité il y a indubitablement quelque chose qui me gêne _ au regard de ce que reprennent les articles de la presse nationale _ dans cette passion subite dont la presque totalité de la population béninoise s’est prise ; pour l’homme d’affaire.

Des personnalités politiques aux responsables politiques; inféodées avant l’heure, y compris avec les partis ou les organisations à la tête desquelles ils se trouvent ; des représentants de corporation entière ; voire des villes et pas que quelques-unes ; toutes soumises et garde à vous ; avant même qu’il ne se prononce effectivement ; sur le sort que leur réservera ; l’homme d’affaire béninois, qui pour corser le tout ; s’emploie à entretenir un certain mystère ; qui amplifie son retour ''messianique'' au pays.

Mais sur la base de quoi, s’accumule toutes ces adhésions à un présidentiel putatif ; qui n’aura, pour toute ébauche de son supposé programme qu’on attend toujours; énoncé que cinq réformes, dont deux ou trois restent discutables sur le fond ?

Quelles sont les projets de Mr Patrice TALON pour la relance effective de l’éducation nationale, qui ne cesse de sombrer avec la pléthore de grèves dont elle pâtit depuis une décennie, pour diverses raisons ?

Et quel sort entend-t-il réserver à tous ces étudiants diplômés qui sortent de nos universités pour aller grossir ; le nombre des chômeurs qui n’ont toujours pas trouvé preneur au portail de l’emploi, qui lui–même peine à se lancer parce que souffrant des goulots d’étranglements que sont entre autres; l’inefficacité d’une véritable politique visant à assurer et libérer son essor ?

Les trois années de son exil mises à part ; de quand date le dernier tour du Bénin de Patrice TALON, pour rencontrer les populations et leur parler d’autres choses, que de sa filière de coton ? C’est –à-dire de sujets touchant l’amélioration de leur quotidien ou de leur cadre de vie ?

Le Bénin ne vit pas que du coton, mais de toutes ces choses dont certainement la production cotonnière fait partie ; sans pour autant en constituer la part exclusive.

Il y a parfois dans la prise de position des populations ; ou dans l’opinion que dans les médias, on leur prête ; quelque chose qui ne peut manquer d’évoquer une certaine forme d’indolence, dont elles souffriraient, et qui ne reste pas sans interpeller notre conscience politique.   

Ici nous ne sommes plus dans la dimension d’une dizaine de sociétés ou de quelques centaines de mille d’employés _ ce qui ; reconnaissons- le ; est déjà fort louable et appréciable, quand on sait ce qu’en à tirer Patrice TALON, au point de faire de lui, le premier employeur privé du Bénin _ mais dans une circonspection étatique ; bien plus complexe, avec tout ce que cela implique, comme interactions, les plus inimaginables et les plus imprévisibles ; puisque malheureusement  ou non ; la gestion du pouvoir étatique a le privilège, de faire sienne, ces caractéristiques aussi.

Surtout qu’on ne me taxe pas d’une aversion infondée envers la personne de Patrice TALON, car je ne saurai remettre en cause l’énorme empire économique qu’il a pu bâtir _ même si Marin RODRIGUEZ, ne partage pas mon avis _ et qui lui vaut tout l’engouement que suscite le moindre début de susurrement de son nom, pour occuper le palais de la marina. En réalité ; je ne fais que me rapporter à tout ce qu’on a pu dire en 2006 sur la candidature de YAYI BONI; y compris Patrice TALON lui-même, qui y a investi son argent ; avec au final ; le résultat que l’on est contraint de déplorer dix ans plus tard.

C’est juste pour dire que la tâche en plus d’être ardue, est à nulle autre comparable, et qu’il faudra plus que les compétences avérées ou non de celui qui en tient les rennes ;pour espérer y arriver. La contingence et la conjoncture du moment y seront pour beaucoup ; tout comme la volonté certaine à vouloir sortir le pays du néant; de ceux qui se retrouveront aux affaires. Les inéluctables réformes auxquelles les populations devront consentir. La disponibilité des partenaires à favoriser et permettre la réalisation des projets. Le cas échéant, le crédit nécessaire  pour une telle concrétisation, doit se mériter, et en l’espèce, au regard des affaires qu’a pu accumuler le refondateur ; récemment encore avec l’affaire PPEA 2 ; ne laisse pas augurer d’une grande confiance en l’état béninois. Il ne s’agit plus ici, d’approximations, ni de tours de passe – passe si propre et commun au business courant ; la moindre incartade se paie, rubis sur ongle ; d’ailleurs Yayi Boni et collatéralement Patrice TALON, dans une certaine mesure, en savent incontestablement quelque chose.

Alors d’accord pour tous les soutiens possibles, dont pourraient bénéficier tous ceux qui se sont récemment découverts une destinée présidentielle, qui ne daterait pas d’aussi loin que leur volonté à se venger ; ou qui n’aurait pour seul fondement, que cet effet de mode, qui peut nous amener à faire comme celui d’à-côté, pour ne pas être en reste.

C’est pathétique ; mais il serait inconséquent de ne pas le reconnaître, surtout au regard de la longue liste de possibles candidats _ près de 50 _ qui seraient prêts _ sauf avis contraire de la cour constitutionnelle _ à s’aligner sur la ligne de départ ; pour la présidentielle de 2016.     

Il serait temps de retourner aux fondamentaux, pour faire voler cette hégémonie tacite d’un homme dont les réseaux et les ramifications bloquent à coup sûr et à plus d’un titre, bien de situations dans les partis et regroupements de partis, qui depuis la perspective d’une possible candidature, de l’homme d’affaire ; se comportent pratiquement comme soumis de fait à son quitus, avant de se décider sur la marche à suivre.

Il est vrai que dans les faits on évoque d’autres raisons, et qu’on rejette même toute possibilité, d’adoubement de ce dernier ; mais aujourd’hui il ne fait plus de doute que l’ombre de TALON, plane sur tout le bassin politique béninois, bien plus qu’on ne voudrait le laisser croire ; y compris au sein même du plus grand regroupement de partis d’opposition.

Al Tricky !