S’il est une chose que je n’arrive personnellement pas à comprendre et qui tient certainement à ces nombreuses facéties propres à la vie politique ; c’est la négligence de la volonté du peuple, au point parfois d’en arriver au pire des scénaris.
Il n’y a pas si longtemps le Burkina Faso a cristallisé l’essentiel de ce que prétend relever mon propos ; aujourd’hui c’est le Burundi qui s’en rapproche, avec une particularité pour ce pays, tenant au fait qu’il sort _ il n’y a pas si longtemps que ça _ d’un conflit tribal désastreux, et que le bon sens exige que l’expérience du pire devrait en principe le prévenir contre tout flirt avec la perspective de ce récent passé douloureux.
Il est inimaginable au regard d’où vient ce pays, qu’il puisse se permettre le luxe d’un conflit politique, quel qu’il soit, surtout quand on sait le risque tribal, que pourrait encourir, la moindre déviation.
Et pourtant il y a à la tête de ce pays, un homme qui se fie de tous ces paramètres ; pour autant qu’il puisse briguer pour une troisième fois la présidence du Burundi.
Pour les populations burundaises _en tout cas une frange assez importante; au regard des dernières manifestations contestataires _ cette troisième fois, semble paraître comme la fois de trop.
Sauf que NKURUZIZA ne veut point l’entendre, il tient à son troisième mandat ; en dépit de nombreux avertissements provenant de multiples sources, y compris de son propre camp, où le général en charge du service de renseignement a dû démissionner, pour avoir osé évoquer le danger que pourrait faire encourir une telle initiative, à la stabilité politique du pays.
C’est d’ailleurs le même général qui sera à l’origine du coup d’état qui viendrait d’échouer et qui avait pour but d’évincer NKURIZIZA du pouvoir, alors qu’il était en voyage en Tanzanie, où un sommet devait se tenir, justement au sujet de la situation dans son pays.
La puissance d’armes et la force de frappe de sa garde aura eu raison des insurgés et permis semble-t-il de lui sauvegarder son poste.
Mais ce que semble ignorer le pouvoir burundais, c’est certainement l’abnégation dont les populations – et l’expérience au fil des temps a su le démontrer plus d’une fois _ savent faire la preuve, lorsqu’elles sont résolues à se débarrasser des dirigeants dont elles ne veulent plus.
Et pour moi cet avis est le plus important, puisque c’est du peuple que naît la légitimité du pouvoir. C’est pour cela que de sa volonté à ne plus voir NKURIZIZA briguer un troisième mandat, d’une certaine manière, sous-tend forcément en filigrane, l’illégitimité ce dernier.
Ça n’est pas du renfort d’une décision constitutionnelle, obtenue dans les conditions que l’on sait, ou même par la puissance de feu de son armée, que NKURIZIZA, pourrait espérer tenir la moindre légitimité.
Le cas échéant, il ne pourra s’agir que d’une légitimité fallacieuse et surfaite, car la seule légitimité qui vaille en démocratie, est celle du peuple, or il apparaît qu’elle semble faire défaut à l’ancien prof de sport.
@LNACK !
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