|PDCI-RDA : un congrès pas si ordinaire que ça !

Les tiraillements et les dissensions apparus à la  veille de son 12^ème congrès ordinaire ; au sujet de la présidence du plus vieux parti de Côte d’Ivoire ; laissaient deviner l’ambiance sous laquelle les débats allaient se dérouler.

Les intentions clairement affichées des jeunes loups du parti ; Kouadio Konan Bertin en tête; à ‘‘prendre les choses en mains’’ laissaient en effet penser que le temps était venu, pour son leader Henri Konan Bédié de passer la main, à la ’’next génération’’ du parti.

Sauf que le sphinx de Daoukro, frappé par la limite d’âge et donc de facto exclu par les statuts du parti ; ne voulait point se laisser conter fleurette par quiconque.

Le PDCI-RDA était sa chose et il ne comptait pas se laisser faire.

D’ailleurs il ne tardera pas à brandir, dès l’ouverture des travaux, dans son discours d’orientation ses intentions à en découdre avec la jeune garde du parti.

Aussi proposera-t-il d’emblée : « S’agissant du président du parti ; il est proposé que la limite d’âge de candidature soit supprimée »

Mais ce faisant ; il donne  raison d’une certaine façon, à KKB et aux autres prétendants à la présidence du PDCI.

Car par cette proposition HKB veut tout simplement pouvoir rempiler pour un nouveau mandat à la tête de la maison PDCI-RDA, et pour cela il fait le choix d’en modifier les textes fondateurs.

Cette pratique très particulière aux dirigeants africains ; et qui est parfois à l’origine de bien de conflits dans nos pays ; trouve là ; dans un degré moindre, sa manifestation.

Elle condamnable et doit être condamnée.

Frappé par la limite d’âge, HKB serait assez sage de se retirer ; même si on peut ne pas être tout à fait d’accord, avec la manière dont ses rivaux, voudraient le pousser vers la sortie.

L’autre point saillant de ce discours d’orientation de l’ex-président ivoirien, sera son avis ; du moins ses révélations sur les dernières présidentielles de 2010 ; auxquelles il arrivera en 3^ème position.

HKB estime en effet avoir « été spolié d’au moins 600.000 voix » et de s’en expliquer : « A la suite du premier tour de l’élection présidentielle de 2010, il est bon de rappeler que le rang que j’ai occupé n’était pas le mien !  Malgré la mauvaise organisation de la direction de  ma campagne, j’ai pu noter, preuve à l’appui, que j’avais été spolié d’au moins six cent mille voix et j’en ai informé différentes chancelleries, y compris l’Onuci, le Conseil constitutionnel et la Commission électorale indépendante, qui ont été saisis par mes soins ».

Et l’ex-président ivoirien de poursuivre : « Le recomptage des voix qui paraissait indiqué en la circonstance, la menace que  nous sentions déjà venir, l’accusation de mauvais perdant dont je serais l’objet, m’ont amené à ne pas  poursuivre, d’autant plus que  mon jeune frère, le président  Alassane Ouattara était arrivé en seconde position et était, par conséquent, le mieux placé d’entre nous, conformément à ce que nous avions convenu, au niveau du Rhdp ».

Le diable est toujours dans les détails, se plaît-on souvent à dire. Et jamais, l’adage populaire, si tant est qu’il faut le rappeler ; n’aura trouvé meilleure justification dans les propos de HKB.

Car après coup ; il apporte une nouvelle lisibilité d'un moment précis; du conflit postélectoral qui a marqué les présidentielles de 2010 en Côte d’Ivoire.

Nul ne saurait en effet oublier, la vaine sollicitation de Laurent GBAGBO, à ce recomptage des voix. Malheureusement à l’époque, personne ne voulait lui entendre raison.

L’évocation de cet épisode douloureux, qui plus est par HKB, n’est rien moins qu’une énorme pierre jetée dans le jardin de l’allié RDR, dont d’éminents représentants étaient pourtant présents à l’ouverture du congrès.

Sur l’avenir d’Henri Konan Bédié à la tête du PDCI, l’opinion sera certainement fixée dimanche prochain, à la fin des assises du congrès  

Pnerval !