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"Parce que vous ne pensez pas pareil que nous"


Scandale I.C.C.Services«Que diable sont-ils allés faire dans cette galère?»

Publié par Al TRICKY pour larevue2analck.over-blog.com sur 26 Juillet 2010, 13:37pm

Catégories : #Les chroniques 2 la revue

Tout le monde connaît bien cette réplique qui revient souvent dans « les fourberies de Scapin »  la célèbre pièce du non moins célèbre homme de lettres  français MOLIERE.

Elle faisait rapport (la réplique ) à la supposée condition assez pitoyable du prisonnier LEANDRE dans les geôles Turques.

 

Après ce bref saut dans l’histoire de la littérature française ; nous pouvons revenir au plus près de la nôtre d’histoire ; de celle de ces centaines de béninois qui ont été floué dans la scandaleuse affaire I.C.C. Services.

 

Nous pouvons même nous permettre un parallèle entre les deux évènements puisque la situation de tous ces béninois  est toute aussi à plaindre que celle d’ARGENTE et de GERONTE  qui ont été proprement roulé par SCAPIN ; personnage  auquel pourrait s’identifier l’emblématique I.C.C. Services en l’espèce.

 

Il y a indubitablement dans l’esprit une certaine perfidie dans le traitement dont ont fait l’objet les uns et les autres.

Et considérant la nature fictive de la pièce de MOLIERE et la cruelle réalité de ces nombreux béninois ; on pourrait sans détour reconnaître que la fiction finit parfois par s’encastrer dans le réel.    

 

Mais en fait de « galère » ; il convient de relativiser, car l’aventure n’a pas été si pénible, ni si désagréable pour certains, qu’elle le fut pour d’autres.

 

En effet, ceux de la première vague ont pu retirer les fonds  qu’ils avaient investis avec les intérêts qui s’y afféraient. Mais en même temps, c’est là que réside toute l’ingéniosité de la manœuvre ; car ils devenaient du coup les meilleurs  « porte – parole » de la pieuvre I.C.C. Services qui de facto n’avait plus qu’à récupérer les bénéfices (en termes de nouveaux capitaux) des tentacules déployés à partir de ces premiers clients satisfaits.

 

« Entre 50% et voire plus, de retour sur investissement par trimestre sur une mise » ; à ce taux, il faut le reconnaître, il y avait de quoi y jeter un œil ; mieux, quand cette première impression est renforcée par des témoignages avérés de plusieurs personnes qui apportent la preuve qu’ils en ont tiré profit ; l’adhésion à ce moment là, il est vrai, ne tient plus qu’à un fil : celui de l’avidité pécuniaire qui en plus d’être le propre de la plupart des hommes; est une particularité béninoise.

 

Mais quant à la perfidie dont ils ont fait l’objet, sur ce point, on ne saurait trop les blâmer. Ils ne sont pas les premiers et ne seront certainement pas les derniers à se faire duper. Et pour être franc ; à ce jeu, nul ne saurait prétendre être à l’abri d’un bonimenteur de classe exceptionnelle.

 

Qu’il nous souvienne que dans l’affaire MADOFF ; en dehors des particuliers ; même des institutions bancaires à priori avisées n’y ont vu que du feu ; avec toutes les conséquences que nous connaissons.

 

Ce qui retient le plus notre attention, et nous intrigue au-delà de toute imagination, c’est la facilité avec laquelle, la machination machiavélique que constitue « la pyramide de PONZI » a pu comme un phénix renaître de ses cendres aussi rapidement, aussi grossièrement, et toujours avec les mêmes vielles ficelles.

 

La même manipulation avait sévi dans la sous région avec les mêmes conséquences désastreuses. Le monde des finances sort à peine des affres de l’affaire MADOFF. Et pourtant des personnes _ en l’occurrence les responsables de I.C.C. Services_ ont pu trouver le moyen de relancer la pieuvre pyramidale de PONZI.

 

La perspective d’un investissement susceptible de procurer un rendement élevé avec un minimum de risque ; demeure toujours un  irrésistible attrait pour l’entendement du commun des mortels.

 

Si la  réalité de notre naturelle avidité pécuniaire est ainsi prouvée ; il importe de s’interroger sur l’efficacité des structures institutionnelles censées réguler la vie  dans la cité. 

 

En effet, en se référant au « Léviathan » de Th. HOBBES abstraction faite de sa vision matérialiste et absolutiste de l’Etat ; le citoyen est en droit d’attendre de leur part une certaine protection.

 

Pour le cas d’espèce ont-ils seulement essayé de faire quelque chose ?

 

I.C.C. Services a-t-il fait l’objet d’une enquête approfondie quant à la légalité de ses activités ?

 

Les dites activités ont-elles été passées au scanner des institutions financières de la sous région ?

 

Ont-elles été en conformité avec la nature d’O.N.G. affichée par I.C.C. Services ?

 

Les activités d’ I.C.C. Services sont-elles restées les mêmes entre la période couvrant sa création et l’éclatement du scandale ? Ou alors ont- elles évolué entre temps ?

 

Les supposés dirigeants de la dite O.N.G. sont-ils exempts de tout reproche ?

 

Et nous ne parlons pas d’enquêtes de complaisance, ni de rapports bâclés, car les  récentes actualités, sur des affaires semblables ; à elles seules ; pouvaient justifier toutes ces mesures.

 

Qu’on ne nous dise pas non plus qu’on ait rien vu venir, car ce serait à la fois irresponsable et ridicule que d’arguer d’une telle justification ; puisque I.C.C. Services a exercé ses activité pendant près de quatre ans. Or l’affaire MADOFF a éclaté il y a seulement deux ans c’est-à-dire en 2008.

 

Se peut-il que le BENIN ait été si hermétiquement cloisonné pour n’avoir eu aucun échos des remous médiatiques de cette affaire ?

 

La presse béninoise toute entière, tout support confondu, aurait –elle pu à ce point, manqué à son devoir d’informer, au point de n’avoir pu relayer aucune information sur ce qui va devenir ; si on considère toutes les ramifications et toutes les révélations qui s’en suivront ;  « l’escroquerie du siècle » ?

 

Il est vrai que le modus operandi appliqué par I.C.C. Services qui a commencé dans un premier temps à se construire une bonne image, en mettant en avant sa vocation sociale, en assurant  des prestations de santé et d’information au profit de la jeunesse ; pouvait troubler la vision qu’on voulait se faire de l’O.N.G.

 

Mais lorsqu’elle est passée en toute illégalité à la collecte, puis à la rémunération d’épargne ; il y avait là quand même une certaine évolution dans la sphère de ses activités, qui aurait dû attirer l’attention. Surtout, si cette collecte à été faite à coup de publireportage ou d’appel en direct sur les médias de la place.

 

Quelles sont les suites données aux alertes de La Banque Centraledes Etats de l’Afrique de l’Ouest, qui selon nos sources s’était inquiétée de la situation en avisant les autorités compétentes en la matière depuis Août 2009 ?

 

Quelles sont les mesures qui ont dès lors, été prises, jusqu’en Janvier 2010 avant que les structures en charge de la surveillance des institutions financières béninoises, ne soient saisies de l’affaire ?

 

Des enquêtes ont –elles été menées ?

Des mesures de sauvegarde et de préservation des populations ont –elles été diligentées ?

Le cas échéant ; lesquelles ?

Par qui ?

Et à l’encontre de qui ?

 

Ces interrogations s’imposent d’elles mêmes puisqu’en dépit de quelques soupçons qui commencèrent par s’élever dans l’opinion; la présence remarquée à maintes reprises et à diverses occasions des dirigeants de I.C.C. Services aux côtés des barons du gouvernement en place ; venait balayer ces velléités dubitatives.

 

Du coup, la mécanique machiavélique repartait de plus belle, huilée à souhait par la légitimité que lui conféraient ces brillantes apparitions salvatrices.

 

Tout cela relevait-il d’un plan savamment organisé et excellemment exécuté  par I.C.C. Services ?

 

Les dirigeants du pays en participant à ces manifestations, ignoraient-ils qu’ils apportaient de ce fait, leur caution à I.C.C. Services ?

 

Seraient-ils de connivence avec l’O.N.G. ?

 

Serait-ce possible à ce niveau de direction dans la gestion d’un Etat, qu’on puisse faire preuve de tant de négligence ? Car ç’en était bien une de négligence ; et ce n’est certainement pas les laconiques communiqués diffusés à longueur de journée, dans les principales langues nationales, sur les ondes nationales, qui le démentiraient. Elles intervenaient très tard, les pauvres investisseurs avaient bu la coupe jusqu’à la lie.  

 

Comme vous l’aurez constaté tout au long de notre propos, nous n’arrêtons pas de nous interroger, et  à chaque fois nous nous rendons compte de l’élargissement  et de la portée de la  sphère  des réponses. Vaste chantier en perspective pour les responsables de l’enquête.

 

Mais le pire, c’est que nous sommes loin d’avoir dragué tout le fond de la rivière que constitue cette affaire ; sans parler de l’identification des véritables responsables ; ainsi que de leur niveau d’implication.

Les dernières arrestations; et surtout les personnalités sur lesquelles elles portent ; aussi hallucinantes qu’elles puissent paraître ; semble aller dans le sens de notre analyse ; et nous n’osons même pas évoquer la teneur, des déballages qui fusent de tous les côtés ; car il y a le feu dans la bergerie et chacun ne pense qu’à sauver sa tête.

 

Aussi avons-nous dans ce tumulte, préféré nous pencher en priorité, sur le sort des pauvres gens qui ont été dupé dans cette histoire. Pourront-ils seulement espérer être remboursés ?

 

 La récente affaire MADOFF a pu démontré sur la question ; qu’il était pratiquement impossible pour eux de pouvoir rentrer dans leur fond. Et pour cause ; selon la technique de la pyramide de PONZI, les fonds ne stagnent pas dans les caisses, ils servent aussitôt perçus, à payer ceux qui veulent retirer leur mise.

 

On pourrait se rabattre sur les biens des dirigeants de I.C.C. Services ; mais il est fort à parier qu’ils puissent être solvables, étant donné les sommes en question

_ il s’agirait de plusieurs milliards de FCFA_.

 

Dans ces conditions qui va se dévouer ?

 

L’Etat ?

 

La position du ministre des finances à ce propos semble assez claire ; Pas question de compter sur les finances publiques. Et là dessus, on pourrait le comprendre étant donné la situation budgétaire calamiteuse du Bénin.

 

Par conséquent ; la note risque d’être salée pour les pauvres, avec un arrière goût d’orange amère. Selon le mot de TLF « les joyeux gogos investisseurs de naguère ; risquent fort bien de ne plus être que de pitoyables gogos plaqués ; qui pleureront en chœur »

 

Al Tricky ! 

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F
<br /> Ils sont tous corrompus; et je parie, qu'ils oont tous trempé dans cette affaire pourrie.<br /> Votre analyse est révélatrice du mal-être qui peut être celui de nombreux béninois.<br /> Vous avez piqué pil poil à l'endroit qu'il faut et vos questions font mouche à tous les coups!<br /> On enreddemande encore d'articles de ce genre!!<br /> <br /> bravo!<br /> <br /> <br />
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