|Bénin : La liberté de presse plus que jamais en danger

Ma petite expérience en occident et mon observation de la démocratie telle qu’elle est mise en œuvre dans les pays dont nous nous sommes inspirés ; ma laisse pantois sur la manière dont nous l’accommodons à « la sauce béninoise » ; du moins sur le plan de la liberté de presse et d’expression.

Mon post d’hier sans que je ne me rende vraiment compte, ne pouvait pas mieux annoncer les penchants castrateurs de liberté, dont l’autorité de régulation, se complait à faire montre.

Comme si cela ne suffisait pas d’avoir faire rendre les armes à Canal 3Bénin ; il aura fallu l’annihiler complètement et la vider de toute substance démocratique.

Ainsi les derniers bastions de diversités d’opinions qui pouvaient rester, « Arbre à palabre » et « Actu Matin » ont été pris d’assaut par la horde des hauts conseillers, au travers de la décision n°12-035/Haac du 20 novembre 2012 ; qui vient en suspendre temporairement la diffusion.

Du coup c’est mon analyse d’hier qui s’en trouve confortée ; car cette décision ne saurait être autrement comprise, comme le signal d’alarme, qui voudrait prévenir les journalistes de la menace qui planerait sur leurs émissions ; nuisant pour le reste, la liberté de ton et de critiques ; pour finir par donner à leurs émissions ; la fade saveur indescriptible, d’un met ranci, vieux des heures sinistres d'un autre temps.

Et pourtant parmi les hauts conseillers, siègent des professionnels de la presse, qui savent que partout ailleurs, où s’exercent une liberté de presse digne de ce nom ; existe « le droit de réponse » qui permet dans la même émission, de venir proclamer sa « propre vérité », lorsque celle qui a été dite en votre nom, ne vous convient pas.

De cette nouvelle sortie de la HAAC, on ne peut manquer de se demander, quel en est l’intérêt ?

Pourquoi la HAAC voudrait se faire plus « régulatrice » qu’elle ne peut l’être ?

Serait –ce tout simplement pour faire grâce, aux yeux du pouvoir ?

Ou pour faciliter l’augmentation de son budget de fonctionnement qu’elle sollicite vainement sans avoir eu jusqu’ici de réponse favorable ?

L’équilibre de l’information, ferait défaut selon la HAAC, dans les émissions suspendues. Que n’a-t-elle fait d’aller ausculter, les émissions de l’ORTB, pour se rendre compte si cet équilibre était respecté ?

Car elle se rendra compte, que non seulement il est loin d’être respecté, mais qu’en plus c’est la norme directrice, qui guide la ligne éditoriale de la chaîne publique.

Mais que n’ai-je besoin de le rappeler à nos hauts conseillers, puisqu’en définitive, ils ne le savent que trop bien, et s’ils se complaisent à feindre le contraire, ce n’est que pour montrer leur degré d’allégeance au prince.

Al Tricky !